Dylan Thomas écrivit ce poème au refrain entêtant – une vilanelle, en jargon littéraire – pour honorer la mémoire de son père, alors mourant. C’est l’une de ses œuvres les plus (re)connues – c’est aussi mon poème préféré de toute la littérature anglophone. « Rage against the dying of the light » : « Rage contre la lumière qui se meurt ». Il y a tout dans ce vers : Thomas y implore son père, bien sûr, lui ordonne naïvement et vainement de ne pas mourir, de ne pas s’engouffrer « into that good night », « dans cette bonne nuit » ; mais aussi, de manière moins littérale, il rappelle, nous rappelle, l’importance de lutter pour vivre, de vivre coûte que coûte, de garder la rage de vivre, même lorsque la lumière se meurt. Continuer la lecture Rage against the dying of the light
Je ne fais qu’une chose, c’est que je ne fais rien
Dans ma tête, mille idées fourmillent à la seconde. Il suffit que je me laisse aller à quelconque rêverie pour qu’ici une envie naisse, là un souhait apparaisse. Que je songe encore quelques instants pour qu’émerge une histoire à écrire, un jeu auquel jouer, une chanson à écouter, un endroit où aller. Continuer la lecture Je ne fais qu’une chose, c’est que je ne fais rien
Il n’est pas vraiment vivant à moins qu’il ne soit en train de créer
« Sans la possibilité de créer de la musique, de la poésie, des livres, des édifices, ou n’importe quoi d’autre qui ait du sens, [l’esprit créatif] n’a plus de raison d’être. » L’article initial de mon blog disait cela : le regret que je ressentais d’avoir laissé la vie « d’adulte » me rendre plus utile et fonctionnel que curieux et créatif. J’ai longtemps ressenti un manque, un mal-être, et je pense qu’il venait de là : à trop enfouir, étouffer mon imagination, je me suis détourné de ce qui était en réalité le plus important pour moi. Ce qui compte, ce n’est pas ce que l’on produit, ce que l’on créé – c’est dans l’acte de création lui-même que naît l’épanouissement et l’accomplissement de l’être. Continuer la lecture Il n’est pas vraiment vivant à moins qu’il ne soit en train de créer
La beauté de l’être intelligent
J’apprécie plus que tout les personnes qui font preuve d’une profonde intelligence. Elle est pour moi le signe absolu et intangible de la véritable beauté. Continuer la lecture La beauté de l’être intelligent
Être heureux vaut la peine
« Je t’ai tant aimée, mon amie, quand dans ma vie, tu as fait ton nid. Adieu Tristesse, il faut que je te laisse… » Bien que l’on ne choisisse pas tous les obstacles que la vie met en travers de notre chemin, j’ai la conviction qu’être heureux est un choix conscient. Être malheureux, aussi. Il peut être tentant de laisser à la tristesse une trop grande place dans notre vie, et d’en faire le centre de tout, de la laisser prendre la place de ce que nous sommes fondamentalement. On peut se complaire dans la tristesse. Je crois que s’en libérer est une décision à part entière. On peut choisir d’être heureux, même dans la peine. Continuer la lecture Être heureux vaut la peine
Météo du jour
Le soleil brille et sa chaleur apporte avec lui toutes les émotions du monde. Resplendissant, il nous inonde de tous les espoirs perdus, de toutes les joies enfouies et oubliées, de toutes les beautés que l’on avait cessé de voir. Il fait battre le cœur et anime le corps. Continuer la lecture Météo du jour
You can’t know love until you love yourself
Le texte que j’ai écrit hier a fait écho dans mon esprit aux paroles de cette chanson d’Elle King, qui fait l’éloge de l’amour de soi comme condition de l’amour, tout court. Nous évoluons sans cesse parmi les Autres. Ceux-ci sont fluctuants, changeants, instables. S’en remettre à l’Autre, qui qu’il soit, c’est s’en remettre au hasard. Pour se sentir heureux et épanoui, il faut d’abord être heureux et épanoui avec soi-même. C’est une leçon qui semble simple, mais elle n’est pourtant pas si évidente à retenir, face aux aléas de l’existence. Continuer la lecture You can’t know love until you love yourself
N’y a-t-il pas d’amour heureux ?
Dans le hall de mon immeuble est installée une étagère, sur laquelle les résidents peuvent laisser des livres de leur bibliothèque, que les autres peuvent emprunter et lire à leur guise. Comme souvent, les ouvrages qui sont déposés ici sont de vieux bouquins, de ceux que personne ne lit et que personne n’a jamais lus. Leurs pages sentent l’humidité, signe que le temps sur eux a fait son oeuvre, et pourtant, leur couverture immaculée, à peine écornée, indique que nul lecteur ne les a jamais ouverts. Continuer la lecture N’y a-t-il pas d’amour heureux ?
Something good comes with the bad, a song is never just sad
« A Silver Lining », en anglais, c’est une expression qui désigne la ligne argentée qui se forme sur le contour des nuages, grâce au soleil, qui se trouve derrière. L’éclaircie derrière l’obscurité. « À toute chose malheur est bon », dit-on en bon Français. Quand le ciel est nuageux, il est tentant d’opter pour « the easy road » – le chemin le plus simple, celui qui peut mener au désespoir le plus total. Ou bien l’on peut chercher le « Silver Lining » à son nuage. Parfois on le trouve soi-même, parfois il nous faut quelqu’un pour nous y guider. Mais une fois qu’on l’a trouvé, il ne tient qu’à nous de le suivre. Continuer la lecture Something good comes with the bad, a song is never just sad
Quelques mots pour commencer
À bien des égards, écrire est une pratique très solitaire. Pour moi, elle l’a en tout cas beaucoup été. J’ai toujours mis en mots mes émotions, dans des carnets, des journaux, des documents Word, des notes de smartphone, des post-its. J’ai inventé des histoires, le plus souvent dans ma tête, plus rarement, sur le papier. D’aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours vu en l’écriture un refuge réconfortant, mon havre sûr bien à moi. Continuer la lecture Quelques mots pour commencer