L’esprit n’est jamais figé.
C’est important d’avoir des convictions, car elles agissent comme une boussole : elles fixent un cap, nous indiquent un sens à suivre.
Mais même l’aiguille d’une boussole demeure constamment mobile. Elle s’agite à chacun de nos pas, elle tremblote et oscille entre de multiples directions. Bien qu’elle concentre tous ses efforts à pointer vers le nord, elle reste à jamais sensible aux vents contraires.
De la même manière, il gravite, autour de nos certitudes, des émotions, des idées et des pensées volatiles et fluctuantes, qui viennent nous détourner de notre but initial. Tout comme évoluent à nos côtés d’autres personnes, suivant leur propre route, croisant la nôtre, voire heurtant notre trajectoire à l’occasion.
On peut garder son cap, certes, mais on ne doit pas, pour autant, s’interdire des changements d’itinéraire. On ne pourra pas dire qu’on ne nous avait pas prévenus : « tous les chemins mènent à Rome », « c’est le voyage qui compte, pas la destination », et toutes ces expressions toutes faites.
Nous pouvons tout à fait nous rendre au nord tout en nous autorisant un détour par le sud.