La nouvelle année. L’occasion de chances inédites, ou la simple continuité de ce qui se déroulait auparavant ? Doit-on, et peut-on vraiment, recommencer à zéro sous prétexte que nous avons, une fois de plus, complété un tour du calendrier ? Est-il seulement possible de faire abstraction du passé ?
Continuer la lecture Les non-résolutionsCatégorie : Pensées en prose
J’écris tout haut ce que je crie tout bas.
To love at all is to be vulnerable
On passe notre temps — on, c’est moi, c’est toi, c’est ta mère, c’est ton père, c’est ta collègue, ton patron, ton boulanger, ton président de la République ; on, c’est nous tous, partout, tout le temps —, on passe le plus clair de notre vie, en fait, à porter le masque de quelqu’un que rien n’atteint. Continuer la lecture To love at all is to be vulnerable
L’Amour vrai
L’Amour vrai,
L’Amour véritable,
L’Amour sincère,
L’Amour authentique,
Est un cadeau que l’on offre
Avant de le recevoir.
On pourrait croire qu’une part de nous se perd dans l’Autre ;
En vérité, le bel Amour nous permet de nous trouver. Continuer la lecture L’Amour vrai
L’impulsion de l’Autre
C’est d’une simple impulsion dont j’avais besoin.
On nous rappelle souvent, on vous rappelle souvent, que nous n’avons supposément besoin de personne pour nous sentir en confiance, pour nous sentir heureux, pour nous sentir épanoui.
C’est un bon conseil : il nous rappelle que la force qui nous est nécessaire pour tout entreprendre, à commencer par les actions les plus simples et les plus banales, comme nous lever le matin, nous habiller, nous nourrir, sortir de chez nous – cette force ne vient de nul autre que de nous-mêmes. Personne ne viendra nous prendre la main pour le faire à notre place.
Ce que le conseil omet d’admettre, en revanche, c’est que cette force est une énergie fossile. Elle n’existe en nous que dans des proportions limitées, et ne se réapprovisionne qu’au contact de l’Autre. Continuer la lecture L’impulsion de l’Autre
Ceux qui rêvent et ceux qui ne rêvent pas
Ainsi, tu crois savoir qu’on ne peut diviser le monde qu’en deux espèces : d’un côté, ceux qui ont des rêves ; de l’autre, ceux qui les ont accomplis.
D’après toi, les premiers courent après des chimères, et s’émeuvent de ne pas savoir, de ne pas pouvoir les matérialiser. Ils perdent leur temps et leur énergie en rêveries, imaginent leur vie au lieu de l’entreprendre. Ce sont les immobiles et les incapables, les faibles et les perdants.
Ceux qui ont accompli leurs rêves, en revanche, ont tout gagné, tout réussi. Parce qu’ils ont agi, ils valent mieux que les autres ; parce qu’ils ont accompli, ils se sont accomplis. Ce sont eux, qui méritent toute l’estime du monde, quand les autres, les bons-à-rien, méritent, au mieux l’ignorance, au pire le mépris.
De ces deux catégories, tu te désoles de faire partie de la première, inlassablement et inéluctablement : tu cours après tes rêves, sans jamais les atteindre : tout juste les frôles-tu, de tes doigts bien trop courts et bien trop frêles.
Et pour cela, tu t’en veux. Pour cela, tu te crois faible, indigne d’être aimé, indigne d’être considéré. Parce que là-bas, en face, il y a ceux qui ont agi ; et que toi, tu ne fais, car tu ne sais, que rêver.
Vois-tu, c’est là que tu te trompes. Continuer la lecture Ceux qui rêvent et ceux qui ne rêvent pas
Feed me with sorrow
Il existe dans mon cœur une force qui me tire vers le bas.
Non pas qu’elle soit une entité consciente, volontairement néfaste, dont le dessein serait de m’entraîner vers la souffrance.
C’est plutôt qu’elle est née de la souffrance, précisément, et qu’elle n’a jamais appris à se nourrir d’autre chose. Continuer la lecture Feed me with sorrow
La lueur amicale
Il est dans mon tempérament de me sentir assez seul sur la Terre – mais de tous les remèdes contre ce mal, je n’en connais guère de plus puissant que celui de l’amour pur, parfait et inconditionnel de l’amitié. Continuer la lecture La lueur amicale
Aujourd’hui, Papa est mort
Jusqu’ici, je n’avais pas pleuré. Ou alors, je ne m’en étais pas rendu compte.
Pour la quatrième fois, peut-être la cinquième – j’avais arrêté de compter – Brothers in Arms, la chanson de Dire Straits, résonnait religieusement dans cet endroit déconcertant, qui avait tout d’une chapelle ou d’une église, sans pour autant en porter le nom. Il y avait bien les bancs, le pupitre, les fleurs, les vitres décorées… Le cercueil. Mais les murs étaient peints dans une couleur pastel qui semblait hors de propos. Le carrelage blanc cassé était froid, impersonnel, comme celui de l’hôpital. On percevait là toute l’ironie des obsèques laïques, bien incapables de s’affranchir des codes religieux, tant l’inconscient collectif les a assimilés au deuil. Continuer la lecture Aujourd’hui, Papa est mort
Heurts divers
« Oh là, là, ça y est, il va faire nuit tout le temps ! On part le matin, il fait nuit, on rentre le soir, il fait nuit… Et puis là en plus c’est novembre qui va arriver, et novembre, moi je déteste ! C’est froid, c’est gris… C’est maussade ! Tellement déprimant ! Mais du coup, on dort une heure de plus ou une heure de moins ? Continuer la lecture Heurts divers
Je ne fais qu’une chose, c’est que je ne fais rien
Dans ma tête, mille idées fourmillent à la seconde. Il suffit que je me laisse aller à quelconque rêverie pour qu’ici une envie naisse, là un souhait apparaisse. Que je songe encore quelques instants pour qu’émerge une histoire à écrire, un jeu auquel jouer, une chanson à écouter, un endroit où aller. Continuer la lecture Je ne fais qu’une chose, c’est que je ne fais rien